Peu connue et pourtant très présente, la fumeterre fait partie de ces plantes souvent appelées mauvaises herbes. Elle cache pourtant des vertus intéressantes. En apprenant à l’observer autour de chez vous, vous pourrez l’identifier facilement lors de vos ballades en plaines, et alors la récolter pour vos préparations. Plante annuelle peu vigoureuse, elle se trouve sur les terrains cultivés, souvent dans les jardins et les sols calcaires. Dans cet article, je vous explique comment déterminer la fumeterre et apprendre plein de petits secrets sur cette plante à fleurs si commune.
Découverte botanique pour reconnaître la fumeterre
Pour apprendre à reconnaître une plante, on procède par étape. Chacune possède ses caractéristiques qui permettent de l’identifier précisément. On prend son temps pour observer la tige, les feuilles, les fleurs, mais aussi sa taille, son odeur ou encore sa texture. La fumeterre officinale, Fumaria officinalis, appartient à la famille des Fumariacées, et a été plus récemment classée dans la famille des Papavéracées, comme le coquelicot et le pavot de Californie, par exemple. C’est d’ailleurs une confusion possible avant la floraison : les feuilles du pavot de Californie (Eschscholzia californica) sont très similaires à celles des fumeterres.
Du latin Fumus terrae qui signifie « fumée de la terre », à cause de son jus qui “fait pleurer les yeux comme de la fumée”³, cette plante est reconnaissable sur plusieurs points :
- Feuilles : elles sont composées, c’est-à-dire que le limbe est découpé en folioles. Un peu comme les fanes de carotte. Leur couleur est gris-vert, on appelle ce vert « glauque » en botanique. Elles sont finement divisées.
- Fleurs : nombreuses, elles sont en grappe et ont une forme vraiment particulière. Les fleurs de la fumeterre officinale sont rose pourpre avec une extrémité plus foncée. La floraison s’étend de mai à octobre :
- Fruits : il s’agit d’une capsule ronde contenant une seule graine. Il est intéressant de prendre le temps de les observer à la loupe, car ces fruits, selon leur orientation permettent de déterminer l’espèce de la fumeterre : la fumeterre officinale porte ses petits fruits sphériques orientés vers le ciel, contrairement à d’autres espèces.¹
Elle est assez fragile, car son système racinaire est relativement petit par rapport à la taille de la plante, et ses tiges ne sont pas robustes. Alors, si vous voulez récolter une feuille ou une fleur pour l’observation, restez délicat.e. Et si par mégarde, vous arrachez l’ensemble du pied, vous pouvez le replanter ou alors utilisez le spécimen pour vous créer un herbier.
Les principes actifs de cette plante annuelle
Il est possible d’utiliser les sommités fleuries et la plante entière dans des préparations. La fumeterre se récolte au moment de la floraison, en avril et en mai. Elle possède de nombreux principes actifs tels que :
- Des alcaloïdes comme la fumarine
- Des acides phénols
- Des flavonoïdes
- Des sels de potassium
L’analyse et l’étude de ces composants, permettent de mieux la comprendre et de connaître plus précisément les propriétés et les usages de la fumeterre officinale.
Il faut noter que la fumarine est faiblement narcotique pour certaines doses. Il faut donc toujours utiliser la plante avec prudence et en petite quantité. ²
Les propriétés principales et les usages
La fumeterre n’est plus guère utilisée de nos jours. Néanmoins elle possède de nombreuses propriétés agissant sur l’organisme. Elle est utilisée en phytothérapie où ses bienfaits pour le foie sont reconnus. En effet, c’est une espèce qualifiée de cholagogue : c’est-à-dire qu’elle facilite l’évacuation de la bile. Cette plante annuelle aux belles fleurs violettes possède d’autres vertus :
- Elle est dépurative
- Elle agit sur le système digestif comme laxative
- Diurétique : elle stimule la production d’urine
Pour apprendre à l’utiliser correctement, il est essentiel de se rapprocher d’herboristes, de phytothérapeutes et de personnes connaissant les plantes afin d’en apprendre plus les bons dosages et les précautions pour la consommer.
La fumeterre est aussi une plante comestible, il est possible de l’utiliser en parsemant quelques feuilles avec parcimonie sur les salades, mais également dans vos plats afin de découvrir son goût puissant.
Les précautions à connaître avant d’utiliser la fumeterre officinale
Certes, les fumeterres sont comestibles, mais elles sont très amères. Elles contiennent des alcaloïdes, substances pharmacologiquement très actives et qui sont donc souvent toxiques. Il faudra se renseigner avant d’en consommer régulièrement.
Si la fumeterre officinale est utilisée aux doses thérapeutiques, elle est bien tolérée par l’organisme.
À l’instar de nombreuses plantes, il est conseillé de ne pas l’utiliser chez les femmes enceintes et allaitantes. C’est également le cas pour les personnes souffrant d’insuffisance hépatique.
Comme toujours, je vous conseille la plus grande prudence lors de la manipulation des plantes sauvages. D’ailleurs, je consacre un article pour apprendre à cueillir les plantes sauvages en toute sécurité.
Lors de vos prochaines balades, si vous repérez des plantes qui ressemblent à la fumeterre, prenez le temps de l’observer attentivement pour vérifier qu’il s’agit bien de celle-ci à 100 %. En vérifiant dans une flore et auprès de personnes qui connaissent les plantes, vous allez ainsi aiguiser votre œil et en savoir chaque jour un peu plus sur les plantes. J’espère que cet article sur comment déterminer la fumeterre vous a plu. Celle-ci fait partie des plantes sauvages que vous pouvez retrouver facilement tout près de chez vous.
Sources
- ¹ http://flore-en-ligne.fr/herbier/Fumeterre_officinale.htm
- ² 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs – Claudine Luu – Éditions Terre Vivante – 2020
- ³Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France – Paul-Victor Fournier. Editions Omnibus – 2010
Bonjour
Est ce que la fumeterre a fleurs blanches a les mêmes vertues que la fumeterre a fleurs roses qu je connais. Peut on l utiliser aussi en tisane.
Merci
Bonjour,
Vous parlez sûrement de Fumaria capreolata qui a des fleurs blanches. Selon Paul-Victor Fournier, toutes les fumeterres trouvées en France peuvent s’utiliser de la même façon que la fumeterre officinale. Mais c’est une source à comparer avec d’autres plus récentes. Peut-être pourriez vous demander à l’équipe d’althéa provence : https://www.altheaprovence.com/fumeterre-fumaria-officinalis/ ?
au plaisir,
Mathilde
Ping : Plantes sauvages "du bas de l'immeuble" n°3 : la chélidoine - L'écho sauvage
on dirait qu’elle est de la famille des orchidées… ?
Bonjour Christine,
c’est vrai que la forme de la fleur ressemble, mais non! C’est une fumeterre. Je complète l’article aujourd’hui 😉
je propose des clochettes ??? ;-D
Ça ressemble bien à la Fumeterre…
Oui!! Ravie que tu l’ai reconnue 😉
Bon… On pense que ça ne pousse pas naturellement en Limousin. Est ce juste ? Steph cherche épluche plein de photos. Le feuillage, l’étonne ! Hâte de savoir 🦄
Oh je pense qu’il y en a dans le Limousin 🙂
Je ne sais pas mais Acsa en a ramassé hier et m’a dit: « Prends là Maman elle est trop belle celle-là!! »
Je donne ma langue au chat mais cette plante est sublime !
Peut-être que les élèves assidus auront la réponse ;p
L’article est désormais complet, vous pouvez aller découvrir qui est la plante n°1 !