La mauve, la douceur incarnée!

Crédit photo : O. Du Suau
C’est au tour de la mauve sylvestre, (mauve des bois ou encore mauve sauvage), Malva sylvestris, d’être mise en avant! Une plante que j’affectionne particulièrement pour sa douceur, notamment. La mauve appartient à la famille des Malvaceae, qui regroupe entre autres les hibiscus et la guimauve. Vous verrez en vous penchant sur la structure de la fleur de nombreuses similitudes entre ces dernières. Par exemple, les étamines en « plumeau » au centre de la fleur.
- Etamine : partie mâle de la fleur, responsable de la production de pollen
- Style : partie qui relie les ovaires au stigmate.
- Stigmate : extrémité du pistil qui recueille le pollen.

Douce et intégralement comestible!

La mauve est entièrement comestible. Elle a été cultivée comme potagère du temps de Cicéron, et on retrouve tout au long de l’histoire des utilisations diverses et variées en phytothérapie. J’utilise personnellement les feuilles pour épaissir certains potages : elle a un effet similaire à la courgette en terme de texture dans cette préparation. Les fleurs peuvent êtres décoratrices, et les petits fruits appelés fromageons peuvent êtres mangés tels quels ou ajoutés à des recettes plus élaborées.
Voici un podcast de l’émission coin cuisine sur France Bleu Isère dédiée à la mauve ! ICI

En phytothérapie : aujourd’hui, on sait que c’est grâce à sa teneur en mucilages que la mauve agit sur les muqueuses. Les feuilles et les fleurs ont les mêmes utilisations et indications, ces deux parties ont chacune une monographie à la commission E, et à la pharmacopée européenne. Les fleurs entrent dans la composition de tisanes qui apaisent les muqueuses de la gorge, par exemple. La mauve peut être intéressante dans de nombreuses affections des muqueuses du système digestif. Nous voyons ces utilisations précises en formation.
Mucilages : production végétale à base de glucides très divers susceptible de gonfler au contact de l’eau.
Crédit photo : O. Du Suau
Sources :
-Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Paul-Victor Fournier.
-Monographie de la Comission E : https://buecher.heilpflanzen-welt.de/BGA-Commission-E-Monographs/0241.htm
-Monographie de la Comission E : https://buecher.heilpflanzen-welt.de/BGA-Commission-E-Monographs/0240.htm
-Dictionnaire de Botanique de Bernard Boullard
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Merci Mathilde pour cet article. J’ai une question un peu naïve : est-il possible que cette fleur, ou d’autre, s’auto-féconde étant donné qu’elle possède une partie mâle et une partie femelle (si j’ai bien regardé ton beau schéma) ?
Merci à toi
Très bonne question au contraire! En général l’autofécondation est un recours de « sauvetage ». C’est la fécondation croisée qui est favorisée, par les insectes ou le vent par exemple. Les étamines d’une même fleur sont matures avant le pistil, ce qui fait que l’autofécondation n’est pas possible les premiers moments de la vie de la fleur. Cela laisse le temps à la fécondation croisée de se faire ailleurs. Ensuite, le pistil devient mature à son tour pour recevoir du pollen d’une autre fleur. Si, au final, la fécondation croisée n’a pas eu lieu, il reste souvent du pollen de la même fleur alors que le pistil est encore mature, pour s’autoféconder, et faire des embryons malgré tout.
Ce sont des généralités qui sont vraies pour la mauve, mais il existe des subtilités et des mécanismes différents selon les types de plantes 😉