Cuisiner l’ortie crue – pesto d’orties

recette Pesto orties crues

L’ortie, nous commençons à toutes et tous bien le savoir : c’est une source de nombreux minéraux, vitamines, et protéines. Bien que la cuisson n’enlève pas tous les bienfaits de cette plante sauvage comestible, avoir une recette crue, simple et rapide sous le coude, c’est toujours pratique. 

Ma recette de pesto d’orties

ortie comestible cuisiner l'ortie

Je dis bien « ma recette » et pas LA recette de pesto. Il en existe beaucoup, et chacune est adaptable en fonction de ce que vous avez dans vos placards et vos préférences. Vous pouvez vous inspirer et modifier à votre convenance quelques ingrédients et/ou quantités. La cuisine, c’est infini. Celle-ci est la recette que j’utilise le plus souvent parce qu’elle est simple et toujours réussie.

Ingrédients pour 4 personnes :

  • Deux belles poignées de sommités d’orties fraîchement cueillies
  • De la purée de sésame blanc, environ 4 cuillers à soupe. Vous pouvez remplacer cet ingrédient par d’autres oléagineux
  • Le jus d’un citron
  • Une gousse d’ail
  • Une pincée de sel
  • De l’huile d’olive, environ 5 à 6 cuillers à soupe
Hacher des orties crues sans se piquer recette ortie

Les étapes :

  • Rincez à l’eau les sommités des jeunes pousses d’orties, essorez les comme vous le faites avec votre salade
  • Hachez les à l’aide d’un grand couteau bien aiguisé pour ne pas avoir à les toucher, ou d’un hachoir balance
  • Déposez les orties hachées dans un grand bol, avec des bords assez hauts pour que la préparation n’éclabousse pas lorsque vous mixerez.
  • Ajoutez les ingrédients liquides : l’huile d’olive, la pâte de sésame, le jus de citron et mixez avec un mixeur plongeant. 

→ Si votre mixeur peine, retirez un peu d’orties, et mixez à nouveau : une fois que vous avez une base de préparation mixée et homogène, le reste des orties sera plus facile à mixer. Si vraiment l’étape est compliquée, n’hésitez pas à rajouter de l’huile. Le pesto est un condiment, vous n’allez pas tout avaler d’un coup avec toute cette huile. N’ayez pas peur d’en mettre.

-Une fois que la préparation est homogène, ajoutez les derniers ingrédients : la gousse d’ail (préalablement écrasée et épluchée) et le sel.

Goûtez et ajustez avec du sel, du jus de citron ou de la pâte de sésame en fonction de vos préférences. Si vous avez quelques fleurs sauvages comestibles sous la main, quelques unes suffiront à magnifier la préparation !

Personnellement, je déguste ce pesto sur du pain complet, mais vous pouvez l’utiliser pour réaliser des fonds de tarte, comme un pesto classique au basilic dans vos pâtes…

Je conseille toujours de consommer des aliments issus de l’agriculture biologique et/ou raisonnée, pour avoir moins de pesticides dans votre estomac mais aussi pour soutenir ces modes d’agricultures qui abîment moins notre jolie Terre.

Un peu de données nutritionnelles sur l’ortie

On le lit dès que l’on fait des recherches sur l’ortie, que c’est une « bombe nutritive » ou encore un « super-aliment » bon… Je ne suis pas fan de ces expressions qui me font l’effet d’un peu trop de marketing. Mais c’est vrai que l’ortie a beaucoup à nous apporter.

-Des protéines : une des plantes sauvages étudiées les plus riches en protéines. En comparaison à la farine de blé et d’orge, la poudre d’ortie contient 3 fois plus de protéines (1) 

Tous les acides aminés sont présents dans l’ortie, dont ceux dits essentiels (2). En clair, cela signifie que l’ortie contient les composants de base dont a besoin notre corps pour construire les protéines. C’est souvent un problème cité pour l’alimentation végétarienne ou végane : nous devons faire des associations de céréales et de légumineuses pour avoir tous ces fameux acides aminés. Avec l’ortie, nous n’avons pas ce problème. Mais attention, ce sujet est complexe, et il ne suffit pas d’avoir tous ces acides aminés présents, il y a aussi une question de proportion qui joue dans l’équilibre. Je vous invite à consulter l’ouvrage « La science de l’alimentation végétale », de Léa Lebrun et Fabien Badariotti, si le sujet vous intéresse.

-Des minéraux tels que le fer, la silice, du zinc, cuivre, magnésium, calcium…

-Des vitamines : C, B1, B2 par exemple.

Lorsque vous mélangez l’ortie crue avec l’huile d’olive et des oléagineux, vous obtenez quelque chose de très complet en terme de nutrition.

Bref, le pesto d’ortie c’est un apport très riche avec de nombreux composants dont votre corps a besoin pour fonctionner à merveille.

Conservation du pesto de plantes sauvages

Le pesto est une préparation particulière dans le sens où l’on mélange une plante fraîche, donc gorgée d’eau, avec de l’huile. L’huile va imperméabiliser la préparation et empêcher les échanges de gaz avec l’air : nous nous retrouvons dans les conditions d’une boîte de conserve, mais sans stérilisation ! Cette imperméabilisation est intéressante en termes d’oxydation, parce qu’ainsi l’oxygène n’est pas en contact avec la plante et elle ne noircit pas. En revanche, on crée ce qu’on appelle un milieu anaérobie, avec de l’eau et pas d’oxygène : ce que les bactéries Clostridium botulinum adorent ! Ce sont ces bactéries qui sont responsables d’intoxications mortelles, que l’on appelle botulisme.

Pour s’en prémunir, il suffit soit :

  • de consommer son pesto frais, dans les 48 heures et le conserver dans un réfrigérateur
  • de le stériliser
  • de le congeler

Si le sujet vous intéresse, Marie-Claire Frédéric, fondatrice de l’école de fermentation a écrit un article très détaillé sur le sujet de l‘huile, des légumes frais et du botulisme.

Références

1.Comparison of nutritional properties of Stinging nettle (Urtica dioica) flour with wheat and barley flours)

2.Mineral Properties and Dietary Value of Raw and Processed Stinging Nettle (Urtica dioica L.)

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